Matthieu Laurette met systématiquement en place un principe d’échange, qui propose au spectateur de prendre une place active dans ses opérations. El Gran Trueque (2000) le jeu télévisé dont il est le créateur, offre ainsi aux téléspectateurs de Bilbao la possibilité d’acquérir à moindre frais des produits de grande consommation. Une fiat seicento est proposée au troc et acquise contre un ordinateur, lui-même échangé contre un téléviseur, etc., jusqu’à un pack de six verres bleus. Ce système paradoxal démultiplie les objets dans un principe de dévaluation-équivalence. Les négociations nécessaires à cette économie à cette économie informelle créent un contrat entre l’artiste et le regardeur, qui qualifie bien l’économie transgressive de Matthieu Laurette, basée délibérément sur le principe du recyclage, dans un monde sous l’emprise de la marchandisation généralisée.